vendredi 13 août 2010

Boxe : phases finales du championnat à Oujda


Soixante clubs représentant 16 ligues régionales ont participé aux phases finales du championnat national qu’a abrité Oujda du 5 au 8 août.
ÀOujda, 22 pugilistes ont été consacrés champions du Maroc dans les catégories espoirs et seniors lors des rencontres finales qu’a abritées la salle couverte Al Maghrib Alarabi. Chez les espoirs, les titres de champions du Maroc 2010 ont été remportés par Lazaâr Mohammed (club Mohammed Ali , Nador) en 81 kg, Bourouss Ahmed (U.Yacoub Mansour) en 91 kg, Abounssi Almahdi (K.Hay Mohammadi) en 64 kg, Regragui Mehdi (CODM) en 75 kg, Kharroubi Achraf (J.Batha) en 51 kg, BenTahar Yacine (CP) en 57 kg, Deraâ Abdelali (C.M.Aïn Sebaâ) en 48 kg, Daraa Taoufik (KACM) en 54 kg, Boudrar Abdellah (KACM) en 60 kg, Debbab Youness (ESO) en plus de 90 kg et Mohammed Lahmer du Sporting d’Oujda en 69 kg. Chez les seniors, les victoires finales sont revenues aux boxeurs Khchicha Mehdi (FAR) en 48 kg, Khalouki Driss (FAR) en 57 kg, Elgharoumi Youness (C P) en 69 kg, Benmansour Karim (FAR) en 81 kg , Khachfene Radouane (K. Hay Mohammadi) en 54 kg, Antar Mustapha (K. Hay Mohammadi) en 60 kg, Kamal Taoufik (J C) en 51 kg, Atkani Abdelhak (FAR) en 64 kg, Nafaa Abderrahim (FAR) en 75 kg, Neddam Maroaune (E Koudia) en 91 kg et Sakri Alae (C. Aïn Sebaâ) en plus de 91 kg. Les vainqueurs ont eu droit à une prime de 1.500 DH alors que les seconds ont reçu 800 DH chacun. Pour ce qui est du classement par ligue, c’est la Chaouia A qui s’est imposée chez les espoirs alors que la Ligue du centre s’est adjugée le titre des seniors grâce à la bonne performance des boxeurs des FAR qui ont remporté à eux seuls cinq titres sur un total de onze. Une équipe qui mérite des félicitations estime-t-on auprès de plusieurs participants à ce championnat.
La cérémonie de remises des médailles et diplômes a été présidée par Abdelfettah El Houmam, wali de l’Oriental, gouverneur de la préfecture d’Oujda-Angad et Mohammed Loumaini, directeur général de la Fédération royale marocaine de boxe (FRMB). Il est à signaler, par ailleurs, qu’en marge de ce championnat, un contrat de partenariat a été signé entre la FRMB, la Ligue Oujda-Angad de boxe et la Société Bioui des travaux en vue du lancement effectif, à partir d’octobre, d’une école de formation pour études et sports pour une centaine d’élèves âgés de moins de quinze ans. Une première au niveau national et qui sera corroborée par l’édification de quatre autres écoles à travers d’autres ligues du Royaume. C’est un partenariat qui cible essentiellement l’équipement des salles de boxe à Oujda notamment dans les quartiers périphériques, la prise en charge des primes et salaires des formateurs, l’encouragement des jeunes boxeurs de l’Oriental à participer aux différentes compétitions nationales et continentales. L’objectif final étant de constituer le noyau fort de l’équipe nationale qui participera aux Jeux olympiques de 2016

vendredi 18 juin 2010

Bassiste Mehdi Rasta Freedom Voice

Dji S.Casa Nice,Ton-Ton SOUIHI Tout pour le bassiste Mehdi Rasta.
C'est par l'intermédiaire de nos amis que Dieu prend soin de nous. C'est souvent l'amitié qui fait naître et qui nourrit et entretient les plus beaux sentiments de générosité dont le cœur humain est capable. Chaque moment passé dans l'amitié est un beau souvenir à con...sevrer. Chaque nouvel ami est un double cadeau; un pour vous et un pour lui. Choisis tes amis avant de choisir tes ennemis.

vendredi 4 juin 2010

EL Abdi, fondateur du TAS








Feu Mohammed El Abdi, militant nationaliste de la première heure, est le fondateur
de l’équipe du TAS. Un chantier laborieux dont Feu Larbi Zaouli a su assurer dignement la consolidation.
Vers la fin des années quarante, début des années cinquante, feu Mohammed El Abdi était l’un des grands hommes que les carrières centrales ont produit. Ce dernier était fort par sa personnalité, son dévouement et son abnégation. L’un des militants qui dédaignait les difficultés et relevait les défis. D’aucuns se souviendraient de la terrible guerre déclenchée entre El Abdi et un certain M. Rose que l’administration sportive de l’époque avait délégué afin d’attirer les jeunes des carrières centrales en les soudoyant et en tentant de les corrompre. Et c’est ce processus qui avait déclenché ce duel infernal entre El Abdi et M. Rose ou plus spécifiquement entre ce dernier et ce qu’on appelait à l’époque la ligue libre représentée par feu Abdessalam Bennani et El Abdi. L’administration coloniale qui dominait la ligue sportive de football n’autorisait les équipes sportives marocaines à jouer qu’à travers des lois très xénophobes. Ce qui a conduit les nationalistes à défier cette administration et à constituer la ligue libre qui rassemblait toutes les équipes des quartiers populaires. En dépit de toute cette lutte sportive acharnée, cette situation n’était qu’une simple image du fond de l’adversité qu’a connue le Maroc à une lointaine contrée pendant la laborieuse période coloniale. M. Rose, vaincu, avait fini par renoncer et réintégrer son administration. La victoire finale était donc revenue en outre à El Abdi et ses compagnons. En autre temps, celui-ci a constitué l’Ittihad Al Bidaoui, qui a produit de grands joueurs à travers toutes les générations et jusqu’à nos jours.
Lors du soulèvement qu’ont connu les carrières centrales en 1952 et 1953, le domicile d’El Abdi est devenu un hôpital de fortune. Un lieu de soins pour les blessés tout en servant d’abri discret pour les militants nationalistes. En effet, le four qui se trouvait au rez-de-chaussée était devenu un point de rencontre des membres de la résistance. Quant aux employés du four, ils accomplissaient des missions des plus coriaces de l’époque. Cependant, Mohamed El Abdi avait réussi sa lutte coloniale par conviction et était resté sur ses dispositions naturelles même quand il avait intégré le corps des agents d’autorité.
Il était tel qu’il était durant les années quarante, un vrai nationaliste, intègre et modeste et adroit jusqu’à sa mort. Quant au sort de l’équipe du TAS, elle fut remise entre les mains d’un autre nationaliste, Larbi Zaouli, joueur, entraîneur et dirigeant. Celui-ci a dignement porté le flambeau. Il a donné au TAS son cœur et son âme jusqu’à son dernier soupir. Ce qui aurait certainement soulagé Feu Labdi. De nos jours, l’équipe du TAS évolue sous l’égide d’une femme. Samira Zaouli est la première femme présidente d’un club de football.
Même dans les pires situations de crise financière, l'équipe de Hay Mohammadi poursuit
autant que faire se peut, son bonhomme de chemin dans l’espoir de renouer un jour avec soin passé glorieux et son vaste public dévoué.

Cnnaître discipline ?



Peut-on passer un brevet d'État boxe anglaise sans ''connaître'' la discipline ?
Lundi 31 mai 2010
Cette question pourrait paraître ridicule, mais elle est bien d'actualité. En effet, dans plusieurs disciplines comme le judo, karaté, tennis, patinage, boxe française et bien d'autres, il faut avoir un niveau technique pour prétendre obtenir le brevet d'État. En boxe anglaise, il faut les diplômes fédéraux et obtenir le tronc commun pour prétendre passer le spécifique boxe et devenir Éducateur Sportif.
Depuis pas mal d'années beaucoup de diplômés fédéraux n'ont jamais combattu, ou ont peu pratiqué à l’entraînement. Pas besoin d’être un sportif de haut niveau mais parfois il faut reconnaître que ça frise le ridicule. Peuvent-ils apprendre ce qu'ils ne savent pas faire ? Pourrais-je avoir le spécifique en natation si je ne sais pas nager ?
Deux questions intéressantes mais je trouve que la théorie et la pratique ne sont pas sur le même pied d'Estal. Si je n'ai pas le tronc commun, il faut le repasser mais la pratique est bien plus simple et ça favorise ceux qui apprennent la boxe dans les bouquins...
Quitte à déplaire, je trouve cela illogique. La critique est si facile quand on ne propose rien. Prenons l'exemple de la boxe française, il faut avoir le gant d'argent pour passer la formation. Cela garantie un niveau. N'est ce pas une bonne proposition de faire passer une évaluation technique à tous les candidats ? Certains me diront : ''Il y a une évaluation technique..."
Un professeur de physiologie avait pris un bon exemple en 2000, celui-ci reflète bien la situation. ''Ce n'est pas parce que tu as vu tes parents conduire que tu sais conduire". Quant à moi qui suis loin de me comparer à ce Monsieur qui m'a appris beaucoup j'ai un autre exemple : ''Ce n'est pas parce que tu as vu 6 championnats du monde sur Canal + et que tu as vu tous les cd d'Ali ou Tyson, que tu sais boxer et surtout que tu sois capables d'enseigner''.

Nous avons aussi des anciens boxeurs qui n'ont pas la capacité pour transmettre leur savoir... Je pense que tout le monde a le droit d'avoir une opinion sur la question, la vérité personne ne la détient, mais apparemment seule la boxe anglaise à ce mode de fonctionnement.

Par Jérôme Fouache FFB

L’ASSOCIATION CHABAB EL MADINA



L’ASSOCIATION CHABAB EL MA DINA DE LA BOXE ANGLAISE
LIEU : COMPLEXE LAARBI ZAOULI
CATÉGORIE : MINIMES – CADETS – JUNIORS
AGE : A PARTIR DE 8 ANS
NOTRE VISION
COMME TOUT SPORT,LA BOXE REPRÉSENTE AVANT DEXTRE UN ART DE COMBAT , UN MODE D’ETRE DONT LES PILIERS SONT:DISCIPLINES,RIGUEUR ET RESPECT DES PRINCIPES QUE CHAQUE JEUNE BOXEUR DOIT
OBLIGATOIREMENT ACQUÉRIR VOIRE ENRICHIR AVANT DE METTRE LES GANTS
AINSI, NOUS INVITONS TOUT JEUNE OU PARENTS DE JEUNE VENIR RECOUVRIR NOS VALEURS ET POURQUOI PAS S’INSCRIRE, SI BIEN SUR UNE
VOCATION ENVERS CE SPORTS EST BEL EST BIEN APPARENTE
APERCU SUR UN CURSUS D’UN JEUNE BOXEUR DONT LE NOM N’EST AUTRE
MR MAAZAOUI FAYCAL
DATE DE NAISSANCE : 1975
ECOLE : CLUB DE L’ITTIHD BIDAOUI TAS
MAAZAOUI FAYCAL POIDS COQ, A ETE DEJA CHAMPION DU MAROC EN
JUNIOR EN 1991, ET TROIS FOIS CHAMPION DU MAROC EN CATEGORIES
SUNIOR EN 1995 -1996 – 1997
MEDAILLE D’OR AVEC LA SELECTION NATIONALE MAROCAINE EN
EN EGYPTE ET LA TUNISIE
CHAMPION D’AFRIQUE EN 1994 EN REPUBLIQUE DE SUD D’AFRIQUE
MEDAILE DE BRONZE EN ESPAGNE (MADRID) AU TOURNOI DE BOXE
UNE VICE - CHAMPION DU MONDE AU JEUX DE BOXE EN THAILANDE
EN 1995
ALORS POURQUOI PAS VOUS OU VOTRE ENFANT
Autant que grand supporter du TAS ayant connu vécu l'apogée de cette équipe du temps de NOUMIR et MY ABDELLAH ET BOUASSA ALLAH YARAHMOU et autres. Je ne peux que réagir devant la situation que vue notre équipe
Une situation qui se globalise autour d'un point qu'est : les résultats de l'équipe, des défaites à l'intérieur comme à l'extérieur , 6eme défaite consécutive, malheureusement, notre équipe est à 4 points uniquement de la zone rouge . Mais nous sommes toujours derrière notre TAS, DIMA DIMA TAS...
En concertation avec des amis , SUPPORTER eux aussi du TAS , nos idées sont convergées vers les joueurs et le manque de compétitivité de ces derniers en plus du niveau de quelques éléments dont à titre d'exemple : changement d’entraîneur
Conclusion faite, il faut par tout les moyens que notre équipe ITTIHAD EL BIDAOUI TAS assume la victoires chez soi, le match prochain INCHAA ALLAH et se battre pour décrocher des matchs à l'extérieur pour rester dans une BONNE POSITION au classement général et éviter tout problème à la fin de la saison.

samedi 24 avril 2010

C’est à Hay Mohammadi que se constitue le noyau de la classe ouvrière marocaine


C’est à Hay Mohammadi que se constitue le noyau de la classe ouvrière marocaine
Pour bien comprendre l’âme de ce quartier, il faut faire un rappel de son histoire. Hay Mohammadi est né dans les années 20, à la faveur de la construction des premières usines de Casablanca. Les plus connues sont celles de Cosumar (qui produit du sucre), les cimenteries Lafarge (appelées «Chapeau») et les ateliers des chemins de fer. Des dizaines de milliers de paysans fuyaient à l’époque la campagne et la sécheresse qui sévissait pour se déverser dans la ville, s’installant à proximité des usines. Ils venaient de toutes les régions du Maroc, des R’hamna, des Abda, des Doukkala, de Tanger, de Tétouan, voire du Sahara : ils constituèrent le premier noyau de la classe ouvrière marocaine. Dénominateur commun de tous ces gens: la pauvreté. Si ce n’était pas dans des baraques en tôle ondulée, c’était dans des chaumières modestes que ces familles s’installaient, dans ces petites cités qui constitueront le grand quartier de Hay Mohammadi, comme Soussica, Dar Lamane, Bechar El Kheir, Al Koudia, Derb Moulay Cherif... Ceux qui n’avaient pas la chance d’être recrutés comme salariés dans les usines avoisinantes, étaient vendeurs à la sauvette, d’eau, d’eau de javel ou de fringues d’occasion achetées dans les quartiers riches de la ville, comme Roches Noires ou le Mâarif. Hassan se souvient particulièrement de ces femmes, toutes veuves, toutes pauvres, qui s’affairaient sur leurs machines Singer pour recoudre les effets usés des habitants.

Quelques lieux mythiques structuraient la géographie urbaine du Hay, d’où sont sorties les premières élites politiques, culturelles et artistiques du quartier : Dar Chabab (la maison des jeunes), le cinéma Saâda et le dispensaire du même nom où tous les habitants du Hay se faisaient vacciner et soigner, le terrain «Al Hofra» où évoluait l’équipe du TAS, l’école Al Ittihad (l’union) et l’école Carrières centrales.

A propos de Dar Chabab, Mohamed Soual, fils du quartier Al Koudia, ingénieur, haut cadre à la CDG et membre du bureau politique du PPS, explique avec passion que, sans elle, «Nass El Ghiwane, Masnawa, Lamchaheb, Siham, Ajil et Foulan, Masrah al Hay (théâtre du quartier) et d’autres intellectuels qui ont marqué la ville n’auraient jamais vu le jour». Car Dar Chabab a une histoire, que les habitants du Hay se transmettent, de génération en génération. En effet, dans les années 1950, une tuerie eut lieu aux abords du marché central, perpétrée par les irréductibles du protectorat. Plusieurs victimes étaient des habitants du Hay. Considérant qu’ils avaient une dette vis-à-vis de ces victimes, les libéraux français, dont Jacques Lemaigre Dubreuil (assassiné par les fachistes d’Action Française), construisirent alors Dar Chabab de Hay Mohammadi, un complexe socioculturel, le premier de son genre à Casablanca, qui servait à la fois de bibliothèque, d’école de théâtre et de musique, et de lieu de divertissement pour les enfants le dimanche matin. «Cette maison de jeunes existe encore, rappelle M. Soual, même si elle n’a plus le lustre d’antan, et 58 associations y adhèrent encore, d’où sa notoriété».

Les fils de Hay Mohammadi gardent aussi le souvenir de deux écoles légendaires : une première, privée, fondée par les nationalistes à la fin des années 1940, et une autre, la fameuse école des Carrières centrales (actuellement école Omar Ibnou Al Khattab), fondée en octobre1954, et qui fut la première école publique du quartier. Les deux écoles, mais aussi le cinéma Saâda, autre lieu emblématique du Hay, abritaient des meetings politiques légendaires : des leaders comme Allal El Fassi, Abderrahmane Youssoufi, Abderrahim Bouabid, Mehdi ben Barka et d’autres tribuns y haranguaient les foules. Meetings ponctués d’empoignades opposant les deux frères ennemis, le Parti de l’Istiqlal et le parti de la Choura.

Autre lieu de mémoire qui enflamme encore les habitants du Hay, qui en parlent avec beaucoup de nostalgie : le terrain «Al Hofra» de leur équipe de foot fétiche, le TAS de Larbi Zaouli, fondée en fait par Abderrahman Youssoufi, si l’on en croit la thèse de Abdelmaksoud Rachdi, un autre fils du Hay, président de l’association Achoula, elle-même issue du quartier. L’équipe du TAS était pourvoyeuse en joueurs, et nombre d’équipes nationales et internationales y puisaient des talents. Pourtant, ironie du sort, elle n’a jamais eu un seul titre à son palmarès. «C’est l’esprit même du Hay: on donne mais on ne se sert pas. C’est l’une des spécificités de notre quartier», commente ironiquement H. Naraiss. Et d’ajouter : «Les célébrités du quartier l’ont presque tous quitté, mais le Hay ne les a jamais quittés. Quand je rencontrais Larbi Batma ou Omar Sayed à Paris, nous ne parlions que de notre Hay. C’est pour nous un Etat dans l’Etat, socioculturellement parlant. La difficulté des gens de Hay Mohammadi, c’est de pouvoir confirmer leur identité en tant que Marocains. Ils se considèrent d’abord comme les fils du Hay avant d’appartenir à une nation. Cela fait partie de l’imaginaire collectif du Hay, de leur inconscient, même».

L’équipe du TAS incarnait l’identité du quartier
Ainsi, le premier chorégraphe marocain, Lahcen Zinoun, lui-même fils du Hay, raconte qu’il avait des difficultés, à la fin des années 1950, à se rendre au centre-ville de Casablanca, ce dernier lui étant étranger, comme s’il faisait partie d’une autre ville. Il était d’ailleurs jalousement gardé par les forces de l’ordre qui refusaient aux habitants des quartiers pauvres d’y mettre le pied (voir article sur Lahcen Zinoun dans notre édition du 15 février dernier).

D’autres établissements naquirent après l’indépendance au Hay, qui ne l’ont pas moins marqué. Les habitants citent le collège Al Moustakbal, un établissement technique et de formation professionnelle. «Nombreux sont les vendeurs de pièces détachées de Derb Omar qui en sont issus. Ils sont tous redevables à ce collège», note M. Soual. Tout comme d’autres sont redevables de leur carrière à l’école Okba Ibnou Nafie, construite par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), l’actuelle Banque mondiale.

Sans parler de Dar Laman, résidence qui a reçu le prix Agha Khan d’architecture, et «qui connaît actuellement une grave dégradation», se désole M. Soual. Qui en est responsable ? Les élus locaux, accusent unanimement les fils du quartier. Tous sont des étrangers au quartier, venus par calcul politique cupide. «Quand on voit l’équipe fétiche du quartier, le TAS, achetée après la mort de Larbi Zaouli par un élu local désireux d’étendre sa domination politique, on comprend tout. D’ailleurs, notre quartier a connu les plus sordides tripatouillages électoraux, et Basri y plaçait ses pions pour mieux le surveiller. Nous ne sommes pas des révolutionnaires comme on le prétend, mais des rebelles», martèle H. Naraiss. Résultat : une gestion catastrophique du Hay. Peu d’espaces verts, des écoles dans un état de délabrement inouï, des populations entassées dans des bidonvilles. Le Hay, qui a fait émerger tant d’artistes, n’est même pas pourvu à ce jour d’un conservatoire de musique et de danse.

La population du Hay attend avec impatience la réalisation de quelques projets prévus par le Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH) dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’IER. L’une d’elle concerne la réparation communautaire pour les régions qui ont souffert des années de plomb. Hay Mohammadi en fait partie à cause du centre de torture Derb Moulay Chrif. Le cinéma Saâda sera acheté par le Conseil de la ville et mis sous la tutelle du ministère de la culture pour le sauvegarder comme patrimoine historique du Hay. Dar Achabab sera reconstruite. La construction de Dar Al Ghiwane sera un hommage à toutes les troupes de musique populaire issues du Hay. Mais le plus grand projet, qui rendra justice à ce quartier et lavera l’infâmie subie durant plusieurs décennies, sera la transformation du commissariat Derb Moulay Chrif en musée comprenant un centre d’archives pour conserver la mémoire du quartier et du pays, et une bibliothèque. Les cellules du Derb seront conservées en l’état, instruments de torture compris, pour faire connaître aux générations futures ce pan de l’histoire de notre pays. Hay Mohammadi en a besoin.

Hay ne le pardonneront jamais


Ou plutôt si : l’ignoble commissariat de Derb Moulay Cherif, de triste mémoire, où l’on emprisonnait et torturait les opposants. Et cela, les habitants du Hay ne le pardonneront jamais et le ressentent comme une ignominie, infligée personnellement à sa population, fière, paisible et généreuse. L’écrivain et critique du cinéma Hassan Naraiss, auteur d’un livre intitulé L’humour et l’autre, en rit encore avec amertume, et ne comprend pas que l’on ait pu implanter cette bâtisse infâme qui blasphème la mémoire de son quartier, Derb Moulay Cherif. Il en parle avec révolte : «De l’extérieur, la bâtisse apparaissait comme un simple arrondissement municipal, mais à l’intérieur le lieu renfermait une geôle où on jetait clandestinement pour des mois et des années les opposants politiques. Enfants dans les années 1970, on y jouait avec innocence au foot, sur une terrasse transformée en terrain, sur le bâtiment même qui abritait le commissariat, et on ne se doutait nullement que des êtres humains y gisaient comme des cadavres jour et nuit. Ce commissariat est une insulte pour Hay Mohammadi, il est temps de l’essuyer». Une femme, se rappelle Hassan, surnommée Fatima Lahbila («la folle»), un autre symbole du Hay), se plantait jour et nuit tout près de ce lieu maudit, et adjurait les enfants de quitter au plus vite ce terrain où ils tapaient dans le ballon, car elle savait qu’il était gangrené de l’intérieur et que des hommes y souffraient. «Va te faire f....., la hbila», répondaient alors les bambins avec un ricanement, se souvient l’écrivain.